Le 10 octobre 2019, une cérémonie plutôt importante, bien que discrète, se déroulait au Mémorial de la Shoah à Paris. Ce jour-là, la fin de la réalisation de la numérisation des archives du Tribunal de Nuremberg était célébrée, en présence de la garde des Sceaux Nicole Belloubet. Plus d’un simple dépôt d’archives, ce moment marquait l’aboutissement d’un très vaste chantier de numérisation, qui a commencé en 2012, et dont l’objectif est de donner davantage de visibilité aux documents et actes du procès de Nuremberg de 1945. Un travail titanesque mais qui nous permet aujourd’hui de pouvoir consulter ces archives, qui sont conservées depuis 1950 à la Cour internationale de justice.
Un long travail de numérisation pour donner plus de visibilité à ces documents
Numériser ces archives a demandé du temps et du travail puisqu’elles sont très nombreuses (d’autant que chaque document du procès était traduit en 4 langues : allemand, français, anglais et russe). Ainsi, on dénombre 250 000 pages de documents sur papier ; 1942 disques de gramophones pour 775 heures d’audience ; 37 bobines de films servant comme preuves lors du procès. Cela représente au total 20 tonnes de papier et 30 kilomètres de pellicule. Pour les documents papiers, il a fallu les désacidifier puis, les numériser. Quant aux disques, le travail fût également long et minutieux car ils étaient presque tous double-face et leur numérisation nécessitait des moyens et compétences techniques spécifiques. Grâce au savoir-faire de professionnels (entreprises et laboratoires), à la mobilisation de la Cour internationale de justice, du Mémorial de la Shoah et de l’USHMM (le musée du mémorial de l’Holocauste aux Etats-Unis), ce projet a pu être mené à son terme.
Un fonds important consultable à Paris
Aujourd’hui, l’intégralité des archives du Tribunal de Nuremberg est disponible en version numérique. Un exploit qui mérite d’être salué car dorénavant, tout le monde pourra les consulter au Mémorial de la Shoah. Et ces documents, qui avaient été rassemblés lors du procès pour fonder les verdicts sur des preuves incontestables, sont très précieux. Ils contribuent au travail de mémoire et permettent de garder des traces des crimes perpétrés. Leur numérisation a donc un but pédagogique car ils deviennent accessibles au plus grand nombre. Pour les consulter, il suffit de se rendre à Paris au Mémorial de la Shoah, dans une salle de lecture. Les originaux, quant à eux, restent à La Haye.